Stefan Kempisty (Wilno), O całkach funkcji przedziału

(Sur les intégrales d’une fonction d’intervalle)

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Considérons les intervalles à k dimensions, c’est-à-dire les ensembles de points dont les projections sont des intervalles linéaires.

Soit g(I) une fonction d’intervalle (additive ou non additive) définie pour tous les intervalles contenus dans un intervalle R.

Lorsque S est un système simple, composé d’un nombre fini d’intervalles non empiétants I1,I2,,In, nous poserons

g(S) = g(I1) + g(I2) + + g(In).

En particulier la longueur du système S

|Υ| = |I1| + |I2| + + |In|,

|Ii|étant la longueur de l’intervalle Ii.

Une fonction d’intervalle g(I) est absolument continue quand g(S) tend vers zéro avec la longueur de S.

Quand S| = |R|, le système S est un système de division de l’intervalle R.

D’après M. Burkill, l’intégrale supérieure (inférieure) de g(I) dans R est la plus grande limite de g(S), la norme du système de division S tendant vers zéro (J. C. Burkill, Functions of intervais, Proc. Lond. Math. Soe. v. 22 (1923) p. 295. La norme, du système S est la plus grande de dimensions des intervalles Ii.).

Si les deux intégrales extrêmes

̲ Rg(I)et ¯ Rg(I)

sont égales, la fonction d’intervalle g(I) est integrable et la valeur commune de ces intégrales est l’intégrale

Rg(I).

Lorsqu’une fonction d’intervalle g(I) est absolument continue dans R, les intégrales extrêmes sont finies dans R et dans tout intervalle contenu dans R (loc. cit. p. 287 Th. 3.6.). De plus, ces intégrales sont des fonctions d’intervalle absolument continues dans R. (S. Saks. Sur les fonctions d’intervalles, Fundamenta Math. X (1927) p. 213, Th. 2.)

En particulier, quand g(I) est integrable et absolument continu, son intégrale est finie et absolument continue (Burkill, loc. cit., p. 289, Th. 4.).

Nous allons voir que la continuité absolue de g(I) est non seulement suffisante mais nécessaire pour que son intégrale soit finie et absolument continue.

Lemme. Si g(I) est intégrable, nous pouvons, quel que soit e positif, déterminer δ de manière qu’on ait, pour tout système simple S de norme inférieure à δ, l’inégalité

|g(S) Sg(I)| < 𝜀.

Supposons, en effet, qu’il existe un 𝜀 positif, tel que, δ étant quelconque, on a, pour un système S1 de norme inférieure à δ, la relation

g(S1) >S1g(I) + 𝜀. (1)

Choisissons δ de manière qu’on ait, pour un système S qui divise R,

g(S) <Rg(I) + 𝜀 2 (2)

dès que la norme de S est inférieure à δ.

Soit S2 un système de division du complémentaire des intervalles du système S1. Nous pouvons choisir S2 de norme < δ et tel que

g(S2) <S2g(I) 𝜀 2. (3)

Comme l’intégrale est une fonction additive d’intervalle, nous avons, d’après (1) et (3)

g(S1 + S2) >Rg(I) + 𝜀 2. (4)

En posant S = S1 + S2, nous arrivons à la contradiction entre (2) et (4).

Théorème. Lorsque Vintégrale d’une fonction d’intervalle g(I) est absolument continue dans R, il en est même de la fonction g(I).

D’après l’hypothèse, quel que soit 𝜀 > 0, il existe positif tel que

|Sg(I)| < 𝜀,pour |S| < δ1.

Soit δ2 un nombre bornant les normes des systèmes S pour lesquels on a d’après le lemme démontré

|g(S) Sg(I)| < 𝜀.

Lorsque δ < δ1,δ2, nous avons alors |g(S)| < 2𝜀, quel que soit le système simple S de longueur < δ, c’est-à-dire g(I) est absolument continue.

Application. Soit f(x) une fonction mesurable, presque partout finie dans l’intervalle (a,b). Convenons de dire que m(f,I,λ) est la borne inférieure à densité λ près d’une fonction f(x) dans I, lorsqu’elle est égale au plus grand de nombres y tels que, E étant l’ensemble de points xf(x) < y, on a

|EI| λ|I|(0 < λ < 1).

(St. Kempisty, Sur les limites approximatives, Comptes Rendus, t. 180, p. 642. |EI| est la mesure de la partie de l’ensemble E contenue dans 1.)

Posons

g(I) = m(f,I,λ)|I|.

D’aprés les théorèmes généraux, cette fonction est absolument continue dans (a,b) en même temps que son intégrale Rg(I), pour R = (a,x) et a x b. Celle-ci est alors une intégrale de Lebesgue. Nous verrons qu’elle est égale exactement à l’intégrale

axf(x)dx.

En effet, il résulte d’un théorème de M. Burkill (loc. cit. 309, Th. 7.6.) que, g(I) étant absolument continue,

̲Rg(I) =axDg̲dx axDg¯dx = ¯ Rg(I),

Dg̲ et Dg¯ désignent resp. la dérivée inférieure et supérieure de g(I) au point x, c’est-à-dire la limite inférieure resp. supérieure du quotient g(I) |I| , I tendant régulièrement vers le point x.

Comme, d’après M. Denjoy (A. Denjoy, Sur les fonctions dérivées soimnables, Bull. Soc. Math, de France t. 43 (1915) p. 219.), toute fonction mesurable est presque partout approximativement continue, le quotient g(I) |I| , qui est égal à m(f,I,λ), tend presque partout vers f(x). Alors on a presque partout

Dg̲ = Dg¯ = f(x)

et par suite

̲Rg(I) = ¯ Rg(I) =axf(x)dx.

Inversement lorsque f(x) est sommable, notre fonction d’intervalle g(I) est absolument continue. Supposons d’abord que f(x) est non négative, alors

(1 λ)g(I) <If(x)dx.

Il en résulte que g(I) est absolument continue. La démonstration est analogue pour f 0.

Quand f(x) est une fonction quelconque, nous pouvons la représenter par une somme de deux fonctions

f1 = f + |f| 2 etf2 = f |f| 2 .

Or,

m(f,I,λ) = m(f1,I,λ) + m(f2,I,λ)

donc le théorème subsiste.

Ainsi la continuité absolue de m(f,I,λ)|I| est une condition nécessaire et suffisante de la sommabilité de f(x).

Nous avons vu que

axfdx =Rm(f,I,λ)|I|,quel que soit λ.

On peut montrer qu’inversement l’intégrale de m(f,I,λ)|I|, dont la valeur est indépendante de λ, est l’intégrale de Lebesgue de f(x) (St. Kempisty, Sur l’intégrale (A) de M. Denjoy, Comptes Rendus 185 (1927) p. 749.).