D. Menchoff (Moskwa), Sur la représentation conforme des domaines plans

Supposons qu’il existe une correspondance biunivoque, bicontinue et directe (On dit qu’une correspondance biunivoque et bicontinue entre les points de deux domaines plans D et Ω est directe, lorsque deux contours fermés simples quelconques, situés respectivement dans ces deux plans et formés de points qui se correspondent mutuellement, sont parcourrus dans le même sens.) entre les points de deux domaines D et Ω, situés respectivement dans les plans des variables complexes z et w. Soit w = f(z) la fonction qui effectue cette correspondance. M. Harald Bohr a démontré le théorème suivant:

Lorsqu’en chaque point z du domaine D la limite

limh0|f(z + h) f(z) h |

existe et possède une valeur finie non nulle, la fonction f(z) est holomorphe à l’intérieur du domaine D (Harald Bohr, Mathematische Zeitschrift, t. 1, 1918, p. 403.).

On peut donner une généralisation de ce théorème. Nous introduirons à cet effet la notation suivante:

Soit t un rayon rectiligne issu d’un point z et situé dans le plan du domaine D. Nous désignerons par

limh0(t)|f(z + h) f(z) h |

la limite de

|f(z + h) f(z) h |

lorsque h tend vers zéro de façon que le point z + h reste toujours sur le rayon t.

Le théorème de M. H. Bohr peut être généralisé de la façon suivante:

Théorème. Les domaines D,Ω et la fonction f(z) ayant la même signification que plus haut, supposons que chaque point z du domaine D, sauf peut-être un ensemble fini ou dênombrable, est l’extrémité de trois rayons rectilignes ti, i = 1,2,3, situés sur trois droites différentes et tels que les trois limites

limh0(ti)|f(z + h) f(z) h |

existent et possèdent la même valeur finie (Cette valeur peut être égale à zéro.).

Dans ces conditions la fonction f(z) est holomorphe à l’intérieur du domaine D.

Dans l’énoncé de ce théorème le nombre „trois” de rayons ti est minimum, comme le montre l’exemple suivant:

f(z) = x + yeiα,z = x + iy,0 < α < π 2 .